Aucun marin expérimenté n’échappe complètement au mal de mer. Même les navigateurs chevronnés peuvent être surpris par une crise lors d’une traversée calme. Les remèdes miracles n’existent pas, mais certaines stratégies scientifiques réduisent nettement le risque.
Le mal de mer ne fait pas de distinction, mais tous n’en souffrent pas de la même façon. Certains éléments, souvent passés sous silence, accentuent sa survenue. Les repérer, c’est déjà se donner les moyens d’agir plus tôt et de voyager l’esprit plus léger.
Le mal de mer, un phénomène courant mais souvent mal compris
Que l’on mette les voiles pour la première fois ou qu’on ait passé des années à sillonner l’Atlantique, le mal de mer reste un compagnon imprévisible. À bord d’un bateau ou d’un paquebot, la cinétose se manifeste parfois de façon brutale. Malgré les recherches, le grand public ignore souvent ses ressorts.
Lorsque le bateau tangue, roule ou vibre, notre équilibre naturel vacille. Le corps, habitué à la stabilité du sol, reçoit des signaux qui s’entrechoquent. Si vous êtes sujet au mal des transports, vous connaissez la suite : sensation de malaise, nausées, teint blafard, maux de tête, fatigue soudaine. Chacun réagit selon sa propre sensibilité, l’intensité des symptômes dépend aussi de la durée passée sur le navire et de l’endroit où l’on se trouve à bord.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près d’un tiers des passagers sur une croisière connaissent au moins un épisode de mal de mer, surtout lors de passages mouvementés. Croire qu’un navire imposant garantit la tranquillité serait une erreur. À bord, les endroits à privilégier pour réduire le risque restent les zones les plus stables, généralement au centre du bateau et près de la ligne de flottaison.
Pour limiter l’inconfort, voici trois conseils concrets à retenir :
- Choisissez le centre du bateau, c’est la zone la moins exposée aux mouvements.
- Fixez l’horizon et évitez de rester focalisé sur ce qui se passe à l’intérieur.
- Restez autant que possible à votre place lorsque la mer devient houleuse.
Sensibilité, fatigue, alimentation, appréhensions : tout cela influence la façon dont le mal de mer s’exprime chez chacun. Savoir comment réagir, c’est mettre toutes les chances de son côté pour profiter pleinement de chaque traversée, qu’elle dure quelques heures ou plusieurs jours.
Pourquoi notre corps réagit-il ainsi en bateau ?
Tout commence dans l’oreille interne, le centre de notre équilibre. Sur l’eau, ce système capte chaque oscillation et envoie au cerveau des signaux d’alerte. Les yeux, quant à eux, captent parfois d’autres repères ou restent fixés sur un environnement clos. Résultat : le cerveau reçoit des informations qui ne concordent pas.
Ce conflit sensoriel déclenche alors une cascade de réactions, bien connues des personnes sujettes à la cinétose. Pour mieux comprendre les manifestations physiques que cela entraîne, voici les symptômes les plus fréquents :
- Nausées qui progressent lentement ou éclatent soudainement.
- Vertiges pouvant forcer à s’asseoir ou à s’allonger.
- Vomissements chez les personnes les plus sensibles.
- Sueurs froides accompagnées d’une impression de malaise général.
Face à ce trouble, l’organisme réagit comme s’il cherchait à éliminer une toxine. Le sentiment de perdre ses repères, d’être balloté sans contrôle, s’accentue avec la durée de la traversée, surtout si l’on reste enfermé à l’abri de la lumière du jour.
Pour apaiser ce chaos sensoriel, les solutions les plus simples sont souvent les plus efficaces : s’installer au centre du navire, laisser entrer l’air frais et regarder l’horizon. Ces réflexes suffisent parfois à stopper la spirale du mal de mer avant qu’elle ne s’installe.
Préparer son voyage : les bons réflexes avant d’embarquer
Tout se joue avant même de monter à bord. La veille, optez pour un repas léger, évitez les plats gras et l’alcool. Un système digestif peu sollicité supporte mieux les secousses marines. L’hydratation doit être régulière mais mesurée : trop boire n’est pas la solution, mais négliger l’eau accentue la sensibilité aux nausées.
Un autre point clé : la tenue. Privilégiez des vêtements amples, respirants, capables de s’adapter aux changements de température sur le pont. Emportez une veste imperméable et coupe-vent : humidité et froid aggravent le risque de malaise. Pensez également à glisser dans votre sac quelques accessoires utiles : biscuits salés pour apaiser l’estomac, bouteille d’eau, lunettes de soleil… Ces objets, anodins en apparence, font la différence à bord, surtout en cas de fortes odeurs ou de lumière trop crue.
Le choix de votre emplacement joue également un rôle majeur. Sur un bateau, préférez le centre, près de la ligne de flottaison : moins de roulis, moins de tangage, moins de malaises. Les cabines centrales sont à privilégier lors de la réservation. Dès l’embarquement, fixez l’horizon, cherchez la lumière et évitez les recoins fermés.
Enfin, veillez à bien dormir la nuit précédente. Un esprit reposé, un corps moins fatigué : ce sont des atouts supplémentaires pour aborder la mer en toute confiance et limiter les mauvaises surprises au départ.
Remèdes et astuces pour soulager rapidement les symptômes en mer
Quand les premiers signes de nausées ou de vertiges apparaissent, il ne faut pas hésiter à agir. Parmi les solutions discrètes et efficaces, le bracelet anti-nausée a fait ses preuves auprès de nombreux navigateurs. Grâce à une simple pression sur le poignet, il réduit la transmission des signaux perturbateurs entre l’oreille interne et le cerveau. D’autres préfèrent les remèdes naturels et traditionnels, chacun trouve sa voie.
Le gingembre, sous forme de bonbons, de tisanes ou de gélules, aide à calmer l’estomac et à limiter le risque de vomissements. La menthe poivrée, utilisée en huile essentielle ou en infusion, procure une sensation de fraîcheur qui apaise. Quelques gouttes sur un mouchoir, une inspiration lente, et l’inconfort s’atténue.
Pour profiter au mieux de ces astuces, privilégiez l’air du large : postez-vous au centre du navire et gardez l’horizon en point de mire. Évitez de multiplier les déplacements et laissez de côté la lecture ou les écrans, connus pour amplifier les sensations désagréables.
En cas de mal de mer persistant, certains traitements médicamenteux prescrits par un médecin traitant peuvent s’avérer nécessaires : antihistaminiques ou autres solutions sur ordonnance, à utiliser avec discernement et en tenant compte des effets secondaires. Écoutez votre corps, adaptez les astuces à votre ressenti : la navigation reste avant tout un plaisir, à condition de ne pas se laisser piéger par le mal de mer.
En mer, le corps humain garde sa part de mystère. Mais avec quelques gestes avisés, chaque traversée a le potentiel de devenir un souvenir, pas une épreuve.


