Au Japon, le permis de conduire international délivré en France n’est pas valable. Chaque année, des voyageurs découvrent cette règle une fois sur place, contraints de revoir tous leurs plans. Les péages autoroutiers fonctionnent sur un système entièrement automatisé, sans personnel, et certains tronçons imposent des coûts inattendus, parfois plus élevés qu’un billet de train. S’ajoutent des limitations de vitesse strictes, contrôlées par un réseau dense de radars fixes.
Pourquoi choisir la voiture pour explorer le Japon ?
Prendre le volant sur les routes japonaises, c’est s’offrir une parenthèse taillée sur mesure, bien loin des rails du Shinkansen. Dès qu’on quitte les gares bondées, la voiture devient un passeport vers l’inattendu : villages oubliés, sanctuaires retirés, paysages que les guides ignorent souvent. Première escapade ou retour d’habitué dans l’archipel, la liberté de mouvement prend ici tout son sens.
L’autonomie offerte par la location d’une voiture au Japon bouleverse le rapport au temps et à l’espace. D’un simple détour, on s’arrête sur une route côtière, on grimpe un col dans les Alpes japonaises, on traverse les forêts du nord de Honshu ou les terres volcaniques de Kyushu. Les “michi-no-eki”, ces aires de repos locales, deviennent des haltes précieuses : on y découvre des produits régionaux, des sanitaires impeccables, parfois un bain public inattendu.
Voici quelques avantages concrets à choisir la voiture pour arpenter le Japon :
- Découvrir les campagnes et leurs hameaux préservés, loin du tumulte des grandes villes
- Passer la nuit en van aménagé pour savourer un lever de soleil sur un lac ou face au mont Fuji
- Moduler ses étapes au gré des envies, s’arrêter devant un temple discret ou goûter une spécialité dans une auberge familiale
Là où le train ou le bus se font rares, la voiture donne accès à des régions secrètes, notamment sur Shikoku ou dans les montagnes de Chubu. Pour tracer un itinéraire France-Japon en voiture, la flexibilité devient vite un atout, ouvrant la porte à un Japon authentique, bien loin des circuits calibrés.
Quelles sont les règles et particularités de la conduite japonaise à connaître ?
Prendre la route au Japon se prépare sérieusement. Ici, on roule à gauche, volant à droite. L’atmosphère est feutrée, les conducteurs discrets, la discipline omniprésente. Un point à ne pas négliger : pour les Français, un simple permis international ne suffit pas. Il faut impérativement une traduction officielle, délivrée par la Japan Automobile Federation (JAF). Sans ce document, aucune agence ne remettra les clés d’un véhicule.
La signalisation, souvent en japonais et en anglais, reste accessible. Côté limitations de vitesse, celles-ci sont stables :
- 40 km/h en zone urbaine
- 80 à 100 km/h sur autoroute
Les radars automatiques sont nombreux et le respect du code de la route ne souffre pas d’exception. Pour gérer les péages, la carte ETC (Electronic Toll Collection) simplifie tout. Prévoyez de la demander lors de la réservation du véhicule : elle permet d’éviter l’attente aux barrières et de ne pas manipuler de monnaie.
Dans les stations-service japonaises (ENEOS, Idemitsu/Apollo), le service est souvent assisté. En demandant “full” ou “man-tan”, le plein est fait rapidement, paiement en espèces ou par carte à la clé. Les aires “michi-no-eki” restent des points de chute idéaux pour souffler, refaire le plein ou découvrir une spécialité locale.
Pour la navigation, Google Maps et MAPS.ME sont fiables. Cependant, dans les zones isolées, la signalisation se fait plus discrète, d’où l’intérêt d’un GPS intégré ou d’une carte pré-chargée. La courtoisie reste la règle : on évite le klaxon, on respecte avec soin les passages piétons et on laisse toujours la priorité aux bus scolaires.
Itinéraires recommandés pour un road trip de 2 à 3 semaines : étapes, conseils et alternatives
Organiser un road trip au Japon sur deux à trois semaines permet de sillonner plusieurs grandes régions et de varier les paysages. Le parcours classique débute à Tokyo, file vers le mont Fuji, puis trace la route vers Kyoto, Nara et Osaka. Les passionnés d’histoire feront escale à Hiroshima et Miyajima, tandis que les amoureux de nature bifurqueront vers les Alpes japonaises : Takayama, Kanazawa, Shirakawa-go.
Pour mieux visualiser les options, voici deux suggestions d’enchaînements :
- 2 semaines : concentrez-vous sur l’axe Tokyo–Kyoto–Osaka, en faisant étape à Hakone ou Kawaguchiko pour admirer le mont Fuji, puis à Nara, et si l’emploi du temps le permet, poussez jusqu’à Hiroshima.
- 3 semaines : élargissez l’itinéraire aux Alpes japonaises, Kanazawa, Matsumoto et, pourquoi pas, la côte de la mer du Japon, plus confidentielle et riche en villages préservés.
Chaque étape recèle des sites classés à l’UNESCO : temples de Kyoto, dôme d’Hiroshima, sanctuaires de Nara. Opter pour un van aménagé facilite la découverte, surtout en profitant du réseau dense de “michi-no-eki” pour faire des pauses ou passer la nuit. Pour les longs trajets d’une grande ville à l’autre, le Japan Rail Pass reste une alternative rapide, mais rien ne remplace la liberté de la voiture sur les routes secondaires et dans les coins reculés.
Variez les hébergements pour vivre toutes les facettes du pays : ryokan traditionnels, hôtels urbains ou auberges dans de petites villes, chaque option a son style. Ce rythme flexible permet de s’arrêter dans un marché, de parcourir un sentier ou de se détendre dans une source chaude, et d’explorer un Japon loin des foules.
Budget, astuces et bonnes pratiques pour voyager sereinement en voiture au Japon
Pour organiser son budget, mieux vaut anticiper chaque poste de dépense. Louer une voiture au Japon coûte en général entre 60 et 90 euros par jour, selon la catégorie du véhicule et la période de l’année. À cela s’ajoutent différents frais :
- Péages parfois onéreux sur le réseau autoroutier
- Carburant à régler en yens : le litre varie entre 1,20 et 1,40 euro dans les grandes stations-service comme ENEOS ou Idemitsu/Apollo
Pensez à réserver une carte ETC avec votre véhicule pour gagner du temps aux péages. Côté navigation, Google Maps et MAPS.ME sont pratiques, mais un pocket wifi ou une carte SIM locale vous assurent une connexion fiable, surtout en dehors des villes principales. Le pocket wifi offre une solution stable, idéale pour rester connecté même dans les régions rurales.
Le type d’hébergement influence fortement le budget. Auberges de jeunesse, minshuku ou shukubo (hébergement dans un temple bouddhiste) proposent des nuits abordables, entre 30 et 70 euros en moyenne. Une nuit en ryokan permet de découvrir l’hospitalité japonaise dans toute sa finesse, tandis qu’un bain dans un onsen après une longue journée de route devient vite un rituel bienvenu.
Pensez à ajuster votre itinéraire selon la période choisie. La saison du hanami (floraison des cerisiers) et celle du momiji (feuilles d’érable en automne) entraînent une hausse des prix et une forte fréquentation. Pendant la Golden Week, fin avril-début mai, réservez votre véhicule et vos hébergements le plus tôt possible pour éviter les mauvaises surprises.
Au final, parcourir le Japon en voiture, c’est se donner la chance de traverser des paysages inaccessibles autrement, de façonner son voyage au fil des rencontres et des détours. L’asphalte devient alors synonyme de découvertes, au rythme que l’on choisit, loin des horaires imposés et des itinéraires figés.


